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Reconnaissance faciale

Initiative cantonale

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L’utilisation de technologies d’identification et de reconnaissance représente la violation ultime de l’intimité de l’individu sur l’espace public. Sans discuter immédiatement de la technologie elle-même, il est important de se rendre compte des problèmes de droits humains qui sont directement posés par l’utilisation d’une telle technologie, que ce soit par l’État ou par une entreprise privée. Le traçage des déplacements et l’identification continue des habitants du territoire suisse sont une violation claire et nette de la sphère privée, l’un des droits les plus fondamentaux des individus. Une surveillance constante de la population pose ainsi des problèmes éthiques strictement incompatibles avec le principe-même de démocratie, qui n’est pleinement fonctionnelle que si le peuple et l’État s’accordent une confiance mutuelle et réciproque. Cette surveillance fait voler en éclat cette confiance. La liberté d’être soi-même disparaît alors au profit d’une conformité dangereuse et d’une auto-censure forcée.

La surveillance constante implique également des problèmes de santé publique. Le citoyen conscient d’être sous observation permanente est soumis à un stress supplémentaire qui vient s’ajouter à toutes les sources de stress déjà présentes dans notre mode de vie. Les citoyens avec un haut taux de stress sont moins heureux, moins productifs, plus enclins à la dépression, aux violences domestiques et à la prise de décision épidermique.

Les études montrent que la surveillance automatisée n’augmente pas la sécurité. Il s’agit donc d’une dépense inutile qui cache les enjeux sociaux à la source de la criminalité derrière cet écran de fumée pseudo-sécuritariste qu’est la collecte routinière des données de citoyens.

L’utilisation d’une technologie avancée dans un but clairement anti-humaniste est tout ce qui est combattu par les mouvements progressistes, que cette exploitation soit le fait de l’État ou d’une entreprise privée. Il s’agit d’un inacceptable détournement mercantile et sécuritariste d’une technologie qui devrait uniquement servir au bénéfice de l’ensemble de la communauté.

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Pour ne pas laisser l'état nous surveiller jusque dans nos toilettes

Texte

Intiative contre la reconnaissance faciale

Art. 1  L'utilisation de technologies d'identification et de reconnaissance est interdite sur l'espace public.
Art. 2 La loi prévoit des exceptions. Celles-ci ne peuvent être justifiées que par les intérêts publics supérieurs suivants:
    - la sécurité publique;
    - la recherche scientifique.
Le législateur fixe les modalités d'application de la présente loi.
Dispositions transitoires (à définir par la chancellerie)

Arguments

Une efficacité réelle ?

Contrairement à ce que laisse croire la culture populaire, les technologies de reconnaissance faciales n'ont jamais passé le test du terrain. Mais l'influence des série TV, d'une volonté de surveillance de masse et du sentiment d'insécurité pousse nos états à s'équiper dangereusement d'outils indignes de la confiance qu'on leur donne. A-t-on besoin d'investir l'argent de nos impôts dans une technologie qui ne fonctionne pas ?

Équité face à la loi

Le traitement équitable est indispensable pour la bonne marche d'un système judiciaire sain. Des outils technologiques aujourd'hui encore mal calibrés ne peuvent pas garantir l'équité de traitement et les standards de justice auxquels nous sommes habitués. 

Protection de droits fondamentaux

Impossible de maintenir la protection de la vie privée et l'accès à l'information quand de telles quantités de données sont traitées de manière automatisée. La capacité de ces outils technologiques à reproduire des biais que nous avons mis si longtemps à combattre est bien plus élevée et tenace que les bénéfices qu'ils pourraient apporter, encore non prouvés à ce jour, .

Exceptions et limitations

La recherche scientifique est une exception bien évidente, car la connaissance est indispensable à toute décision éclairée. De plus, les exigences de la recherche peuvent être limitées par les standards de l'OpenData. Lorsque cela est indispensable, c'est avec une sévère pesée des droits et en obéissant aux exigences les plus élevées que les autorités judiciaire pourront admettre des exceptions, rares et justifiées par la plus grande rigueur.

Conclusion

Surestimées et bourrées de préjugés, les technologies de reconnaissance faciale sont aujourd'hui à proscrire de l'espace public, déjà beaucoup trop pollué par de nombreuses prises de vue intempestives.